Le tartuffe

Le tartuffeUn scénario de Molière ! C’est à peu près cela. Renvoi obligatoire au rayon petits classiques théâtre de votre bibliothèque et au rayon des souvenirs d’école. Si le sujet vous est toujours étranger, sachez qu’il s’agit d’Orgon qui héberge chez lui un parasite professionnel nommé Tartuffe, un faux dévot qui l’abuse à son insu et gouverne sa maison. Toute la famille a démasqué l’intrigant et ses intrigues. Sauf Orgon, complètement dupe. Tartuffe, lui, fait la cour à la fille puis à la femme d’Orgon avant de faire semblant de s’amender… Premier film réalisé par Gérard Depardieu avec le même Gérard Depardieu dans le rôle de Tartuffe. Il s’agit en fait de l’adaptation cinématographique de la mise en scène théâtrale de Jacques Lassalle, interprétée par François Périer et la même troupe durant l’hiver 83_ Le tournage s’est d’ailleurs effectué en cinq semaines, parallèlement aux représentations sur scène. Théâtre filmé ? Oui et même un peu plus. Reste que si les acteurs sont très bons, c’est Depardieu et lui seul qui donne un ton nouveau à ce «Tartuffe>, somme toute pas très révolutionnaire.

Un tramway nommé désirUn tramway nommé désir

Stella Du Bois, fille d’une famille aristo du vieux Sud (deep south), vit dans un deux pièces sordide dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Elle a quitté la plantation familiale pour épouser Kowalsky, un ouvrier polonais sensuel et bestial. Un jour d’été, sa sœur aînée, Blanche, fait irruption chez elle. Sorte de grande dame éprise de raffinements et de luxe, elle est choquée et fascinée à la fois par la vie que mène sa sœur avec ce polak alcoolique, brutal et libidineux. C’est le tramway de la rue du Désir, un vieux tram brinque ballant qui a conduit Blanche jusqu’ici… Elle compte sur sa sœur et son beau-frère pour l’aider à remonter la pente. Pour oublier la détresse d’une vie semée d’échecs, elle s’enferme dans une folie des grandeurs dont Kowalsky et ses potes, qui passent leur temps à descendre du whisky et à jouer, ne sont pas dupes un instant. Dans la chaleur de la nuit de la Nouvelle-Orléans, la malheureuse ne tarde pas à perdre les pédales, troublée qu’elle est par l’atmosphère de violence et de désir qui règne chez sa petite sœur maquée à sa brute sensuelle. Jouant la prude et la starlette qui n’est pas de leur monde, elle flirte quand même avec les compagnons de beuverie de son beau-frère, intrigue et allume ces primates qui la fascinent, la dégoûtent et l’attirent tout à la fois. Kowalsky ne s’en laissera pas compter bien longtemps. Après avoir couché avec sa belle-sœur, il la fera évacuer par un psychiatre. Quittant le taudis où elle avait cru pouvoir trouver refuge, Blanche repartira la tête haute, évoquant un rendez-vous avec un admirateur qui lui propose une croisière lointaine… Décadence, déchirements, peinture d’êtres en perdition, toujours sur le fil du rasoir, le choc issu de la rencontre de deux êtres de milieux différents, leitmotiv des œuvres de Kazan, de «Sur les quais» à «La fièvre dans le sang» ou «Splendor in the grass». Un film d’écorchés magnifique. Un petit regret, il n’est disponible qu’en version française…