IF…

IF...Palme d’or au Festival de Cannes 1969, «If…» est le prototype du cinéma anglo-saxon de contestation. Son auteur, Lindsay Anderson, fut un chef de file du «freecinema» au début des années 60, et les thèmes développés par «If…» recoupent les préoccupations de l’époque (le tournage n’a-t-il pas eu lieu peu après mai 68?). Le cadre est une institution typique de la vieille Angleterre : un collège privé réservé aux enfants riches. Règlements désuets, discipline féroce, uniformes stricts. Les surveillants appliquent les châtiments corporels et observent l’affrontement rituel des anciens et des nouveaux. Cette année, trois élèves s’unissent contre l’ordre établi. Ces «croisés» s’attaquent à l’autorité, à l’armée qui organise la préparation militaire, et l’apothéose de leur révolte a lieu le jour de la distribution des prix. Tout ceci a un peu vieilli. Si le documentaire sur les «public schools» vaut le détour, la réalisation est cousue de tics pour faire moderne. Il y a quand même l’étonnant Malcolm McDowell, avant sa remarquable prestation dans «Orange mécanique».

Les anges aux poings serrés

Les anges aux poings serrésÉmigré à Londres, un jeune ingénieur guinéen, Mark Thakery, ne trouve pas d’emploi. Faute de mieux, il décroche un poste d’enseignant dans un lycée «dur». Le proviseur le prévient charitablement : les punitions corporelles sont interdites. Il apprend que son prédécesseur a dû fuir devant les «fauves». Le premier jour, effectivement, Mark doit affronter un chahut monstre. Prenant le taureau par les cornes, il abandonne toutes ses théories et improvise un enseignement «ouvert», sous forme d’un dialogue qui n’exclut aucun sujet. Les élèves se moquent ouvertement de lui, mais Mark persévère. Petit à petit, la résistance s’effrite. Un événement dramatique fournira au jeune professeur l’occasion de les conquérir enfin… Thèse généreuse et bons sentiments, ce cocktail très années 60 avait du bon. Dans le rôle de Mark, l’inévitable Sidney Poitier prend le relais du Glenn Ford de «Graine de violence». Tout cela a bien vieilli aujourd’hui, mais c’est remarquablement construit et dialogué, ce qui ne manque pas de charme. Très populaire en Angleterre, le film de James Clavell a même été prolongé par une série TV.