Le bateau phare

Le bateau phareEn 1955, au large des côtes américaines, un bateau phare commandé par le capitaine Miller (Klaus Maria Brandauer), repêche un canot occupé par trois criminels. Ces derniers s’emparent du bateau et de son équipage. Le capitaine Miller veut à tout prix désamorcé le conflit et ne tente rien, ce qui le fait passer pour un lâche aux yeux de «son staff» et surtout de son jeune fils Ales (Michael Lyndon). Entre Caspary (Robert Duvall), le chef de la bande, et Miller un combat psychologique s’installe, violent et intense. Jerzy Skolimowski a réussi un huis clos marin qui tend vers le théâtre classique. Il y est fortement question de courage, de lâcheté, d’honneur et de devoir. Et comme dans une pièce de théâtre, l’unité de temps et de lieu y est respectée. La photo particulièrement soignée et les deux acteurs, au top niveau de leur art, contribuent à la réussite de ce film. Récompensé au Festival de Venise pour sa mise en scène, «Le bateau phare» réjouira les puristes.

EleniEleni

Après l’occupation allemande, la guerre civile déchire la Grèce en 1948. Dans la montagne, un village abandonné par tous les hommes valides est investi par la guérilla communiste qui y fait régner une discipline de fer. Le chef des partisans s’acharne sur Eleni, surnommée l’Américaine parce que son mari a émigré aux États-Unis. La famine sévissant, les enfants sont séparés de leur famille et envoyés en Albanie ou en Yougoslavie. Pour avoir organisé l’évasion des siens, Eleni sera jugée, torturée, condamnée, exécutée. Son fils Nikola finira par rejoindre son père et deviendra journaliste. Hanté par son enfance dramatique, il revient en Grèce pour retrouver l’assassin et le châtier. Va-et-vient incessant entre le passé et le présent, le film de Peter Yates est une œuvre forte, dramatique, tendue, interprétée avec intensité par John Malkovich, l’émouvante Linda Hunt, et la très belle Kate Nelligan dans le rôle d’Eleni, la mère martyre.