Touche (gotcha)

ToucheJonathan et ses copains étudiants ont un jeu qui consiste à se tirer dessus avec des pistolets chargés de cartouches de colorants. Un jeu où Jonathan excelle moins, c’est celui des relations amoureuses. Mais comme il compte bien profiter de ses vacances pour conquérir l’Europe, peut-être pourra-t-il conquérir aussi une femme. Cette femme idéale existe, et Jonathan va la rencontrer… à Paris. Belle, brune, mure, ensorcelante. Avec elle, il file à Berlin et avec elle, il est filé… par le KGB. Car la belle conquête de Jonathan a un métier bizarre : elle est espionne. Et elle tisse autour d’elle de dangereuses mailles qui deviennent des filatures. Mais comme il n’y a que ses mailles qui lui aillent (aïe !), Jonathan va jusqu’au bout de l’aventure. Simplement, dans les nuits bleutées de Berlin Est, les balles traçantes qui volent bas ne sont pas chargées de colorants comme sur le campus. Grugé et manipulé, Jonathan déchante et devient adulte dans des circonstances qu’il aura du mal à expliquer à ses parents. Une seule consolation : Sasha, la belle espionne, Sasha son amour, appartient à la CIA. Mais est-ce une consolation ? Un superbe petit film, bien dosé en romantisme et en suspense. Évidemment, Libé l’a démoli…

Le meilleur ennemi

Le meilleur ennemiLes troufions napolitains, sans grande conviction, se lancent à la conquête de l’Éthiopie, pour appliquer la politique héroïque du Duce. Les soldats britanniques, sans grande conviction, se précipitent pour les en empêcher. Ceci produit un choc monstrueux, un affrontement titanesque, un duel épique. Les forces en présence sont commandées, respectivement, par un capitaine italien indolent (Alberto Sordi) et par un major anglais flegmatique à souhait (David Niven). Ni l’un ni l’autre ne rêvent d’en découdre. Ils vont donc passer le temps à se faire prisonniers à tour de rôle… Jusqu’à ce qu’un chef de tribu abyssin les capture avec tous leurs soldats et leur confisque leurs armes et… leurs chaussures. Le but manifeste de cette comédie satirique enrobée d’humour anglo-saxon est de tourner en dérision la guerre comme les institutions militaires. Ces Anglais ne respectent rien ! Ineffable en major plus vrai que nature, David Niven est confronté à un Alberto Sordi qui était alors, à l’orée des années 60, en train de conquérir ses galons de star comique. Signée Guy Hamilton, le réalisateur de «Goldfinger» et autres Agatha Christie, c’est une curiosité à découvrir.