Le spectre maudit

le spectre mauditRéjouissons-nous de l’occasion que nous donne la vidéo de redécouvrir un classique du fantastique anglais, qui a depuis longtemps déserté les écrans et qu’on ne peut rêver de voir à la TV. Dès les premières images, on est plongé dans l’ambiance. A travers la verte campagne britannique, une calèche roule aux accents d’une musique du XVIII…. Tout semble idyllique. Sir Richard Fordyke entre dans son manoir familial, après plus de trois mois d’absence, en compagnie de sa seconde et jeune épouse. Celle-ci s’aperçoit bientôt du mystère qui pèse sur le château : celui-ci serait hanté par un spectre, celui de la première femme du châtelain de Richard, Ann, qui s’est suicidée dans des circonstances étranges. En outre, des paysans affirment avoir aperçu leur seigneur chevauchant dans la nuit, poursuivi par ce fantôme. Chaque nuit, on entend les claquements sinistres de la fenêtre par laquelle la malheureuse Ann s’est jetée dans le vide… Atmosphère angoissante, images impeccables et mise en scène étudiée, sont les atouts de cette production qui a gardé le charme et le caractère de l’école anglaise des années 60 sans compter un scénario solidement bâti, qui nous prend astucieusement au piège de ses surprises.

L’homme aux rayons x

Réalisé comme la plupart des autres films de Roger Corman avec trois bouts de pellicule, ce film est un parfait exemple de série B américaine. Sur une idée originale, un cinéaste construit une petite aventure fantastique qui hésite entre le gadget maladroit et la réflexion métaphysique.L'homme aux rayons x A sa tardive sortie française, le film s’intitulait « L’horrible cas du Docteur X ». Ce Dr X, alias James Xavier, a découvert un sérum qu’il se met comme des gouttes dans l’œil pour avoir une vue aussi pénétrante que celle des rayons X. Il peut voir à travers les murs, les vêtements (ce qui permet une scène comique déshabillée) et même à l’intérieur des corps humains. Victime de l’incompréhension de ses collègues et de sa propre invention, ce nouvel apprenti-sorcier se cachera du monde en devenant voyant extralucide et guérisseur. Possesseur de cet étrange pouvoir, il va se griser de sa dérisoire puissance et être l’artisan de sa propre destruction… Corman est un extraordinaire conteur. Il ne connaît pas les temps morts et ne s’encombre pas de subtilités trop abstraites. Son film est à la fois drôle et terrifiant. Et Ray Milland, qui a déjà travaillé avec Roger Corman dans « L’enterré vivant », met une douloureuse conviction à son personnage d’homme de science glissant vers la folie et la mort. « L’homme aux rayons X » a la trempe d’un classique du cinéma d’épouvante. Autant que les fameuses adaptations de Poe par Corman, que l’on va bientôt avoir la chance de visionner en vidéocassette : « La chambre des tortures » et « La chute de la maison Usher » notamment.