Le maitre d’école

Le maitre d'écoleVoici un film singulier si Coluche en est la vedette, il n’a rien d’une colucherie. Ce serait plutôt un film social, avec des accents de sincérité et de sérieux, mais sur un ton souriant. Les scènes de comédie, et parfois de burlesque (les rapports avec le proviseur Debary ou avec le conseiller pédagogique qui se goinfre de spaghetti — l’inénarrable André Chaumeau !), alternent avec les scènes psychologiques, qui tournent autour du personnage de Josiane Balasko, enseignante dépressive et amoureuse de Coluche… La situation de départ est toute simple : en ce temps de chômage, Gérard Barbier (Coluche) ne trouve pas d’autre emploi que celui d’instituteur suppléant. Claude Berri joue ici sur la face humaine de Coluche : le brave garçon, plein de bonne volonté, qui s’acquitte de son mieux d’une tâche parfois difficile, toujours avec bonne humeur. Si on attend le Coluche délirant, ricaneur et grossier, on sera déçu. Sinon, on se laisse prendre à ce film sans prétention qui plaira surtout aux plus jeunes : une histoire d’amour entre le terrible Coluche assagi et une bande d’enfants

Les Muppets, ça c’est du cinéma

« Dis oncle Kermit qu’est ce que ça raconte exactement le film des Muppets ? » Et bien ça raconte exactement comment les Muppets se sont rencontrés ! « Voici donc Kermit quand il vivait dans son marais, grattant son banjo sans soucis. Jusqu’au jour où il répond à une petite annonce : les studios World Wilde font passer une audition pour trouver une grenouille qui devienne riche et célèbre à Hollywood.Les Muppets Kermit va pouvoir réaliser son rêve : rendre des millions de gens heureux. Kermit arrive dans un bistrot où l’ours Fozzie fait un numéro, déguisé en Groucho Marx. Ils prennent ensemble la route de la Californie, mais Kermit va être constamment en but aux propositions d’un tenancier de restaurant où l’on sert, horreur, des cuisses de grenouilles ! En chemin les deux amis rencontreront tous les personnages familiers et enfin Miss Piggy qui, elle, est persuadée d’être déjà une star. Comme dans la série télévisée, des acteurs en chair et en os donnent la réplique aux célèbres marionnettes : Don De Luise est un imprésario venu d’Hollywood, James Coburn un tenancier de bar alcoolique. Elliott Gould est un présentateur de concours de beauté dont miss Piggy est bien sûr la gagnante, Mel Brooks une espèce de docteur nazi fou qui transforme les cerveaux en tapioca, et Orson Welles en personne, le big boss, le producteur qui prépare les contrats pour être riche et célèbre ! Quant à Paul Williams, il est le pianiste, ce qui est normal, puisqu’il a aussi écrit toutes les chansons de cette véritable comédie musicale. Le film est signé James Frawley, mais les véritables auteurs ce sont bien entendu les producteurs, Jim Henson et Frank Oz, les pères des Muppets, mais, aussi des personnages de « Dark crystal » et du Yods de « La guerre des étoiles ». Un des meilleurs moments du film est l’incroyable parodie des effets éculés du cinéma romantique, dans la grande scène d’amour avec flou artistique et ralenti dans les champs de fleurs ! Le seul regret est que les voix françaises du film ne soient pas les mêmes que celles de la série télévisée, ce qui crée un décalage fâcheux. Mais l’habileté incroyable de l’animation et les toilettes insensées de Miss Piggy sont un ravissement. Les Muppets faisaient le rêve de chanter et de danser pour rendre les gens heureux. C’est chose faite.