Inferno

Un film signé Dans Argento, celui qu’on a surnommé à juste titre l’enfant terrible du fantastique italien, ne laisse jamais indifférent. Celui-ci prend appui sur un matériau d’origine littéraire un grimoire archaïque, trois maisons ésotériques édifiées par un alchimiste dans trois villes différentes pour les trois « Mères », divinités maléfiques qui règnent sur le monde…Inferno Tout cela est un peu filandreux, mais ce n’est qu’un prétexte pour Argento à tourner quelques unes des ces scènes chocs dont il a le secret… Héritier de Maris Bava (dont le fils Lamberto est ici son assistant), il manie les couleurs, avec dominantes de rouge et de bleu, en virtuose de l’atmosphère onirique. Le danger rôde et les morts violentes se succèdent… Enfin, ce qui n’est pas à négliger, le maestro de l’épouvante manifeste un goût parfait dans le choix de ses jeunes actrices la répulsion du macabre se mêle à la sensualité du désir, une recette qui a fait ses preuves…

Fog

C’est une histoire de revenants dont l’action se situe dans une petite ville sur la côte californienne. Une centaine d’années auparavant il y eut un naufrage à cause d’un très épais brouillard. La superstition locale veut que, lorsque le brouillard revient, les marins assassinés s’échappent de leurs sépultures marines et sortent des flots pour se venger. Le brouillard arrive un siècle, presque jour pour jour, après le naufrage. La première à prendre conscience de la situation est la jeune animatrice de la radio locale, installée au sommet d’un vieux phare lui servant d’émetteur. La signature du réalisateur John Carpenter est l’assurance de frissons garantis. Souvenez-vous, c’était lui qui nous avait déjà fait trembler avec « Halloween », l’histoire de ce criminel maniaque échappé d’un hôpital psychiatrique quinze ans après avoir découpé sa sœur avec un couteau de boucher et qui revenait dans sa ville pour commettre un crime. Au moment de « Fog », John Carpenter n’avait que 29 ans. Depuis il nous a à nouveau réjouis avec « New York 1997 ». Dans la distribution de son film on trouve sa propre femme Adrienne Barbeau dans le rôle de la disc-jockey, mais aussi Jamie Lee Curtis qui a de qui tenir puisqu’elle est la fille de Janet Leigh et de Tony Curtis. Sa mère, Janet Leigh, c’est bien sûr l’inoubliable interprète de la célèbre scène de la douche dans le « Psychose » d’Alfred Hitchcock. Avec de tels arguments, inutile de vous dire que « Fog », sous-titré « Derrière la brume, l’horreur », est une des meilleures réussites du genre. Bien entendu cette sorte de film est beaucoup plus efficace lorsqu’on le voit dans l’obscurité d’une salle plutôt que dans son salon familier, éclairé comme en plein jour. Mais vous comprendrez pourquoi le principal acteur du film, c’est-à-dire le brouillard, aurait bien mérité le prix d’interprétation du Festival d’Avoriaz en 1981.