COM. DRAM.

Arthur PennArthur Penn nous avait déjà offert quelques regards sur l’Amérique. d’une cinglante lucidité : « Bonnie and Clyde », « Mickey one », « Little big man » et d’autres. Mais jamais il n’avait atteint la perfection de « Georgia ». Jamais la fiction ne s’est aussi superbement mariée à la réalité. Arthur Penn raconte dix ans de la vie de deux adolescents devenant adultes. Au départ, ils sont quatre copains, mais le film se centre sur les deux sujets les plus dignes d’intérêt : Georgia et Danilo. Georgia est l’esprit des années 60. Jeune fille « moderne » et émancipée, elle veut vivre toutes les expériences à la mode. Et Dieu sait que « la jeunesse américaine » a eu de l’imagination depuis l’assassinat du Président Kennedy jusqu’à la guerre du Vietnam : l’expression corporelle, l’aventure hippie ou la contestation étudiante… Danilo, lui, est arrivé aux États-Unis, avec sa mère, de Yougoslavie. Il avait douze ans et ne parlait pas un mot d’américain. Le nouveau monde fut pour lui le paradis.., à conquérir et à mériter. Danilo croit au rêve américain, au pays où tous ont une chance… même le petit immigrant, fils d’ouvrier. Au départ, Georgia choisit Danilo comme premier amour. Mais, par respect autant que timidité, Danilo ne le comprend pas. Il rêve. Et, pendant toutes les années 60, il va courir après ce rêve. Le sort s’acharnera sur lui. Ses illusions en prendront un coup. En dix ans, Danilo et Georgia vont vivre l’Amérique, vont mûrir et changer avec le monde… Juste le temps de comprendre qu’ils sont enfin faits l’un pour l’autre. Entre la fresque sociale et le roman-feuilleton, « Georgia » est un grand plaisir de cinéma, émouvant et passionnant.